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Comment planter son projet de startup innovante ?

22/12/2023 • 2 min de lecture
Startup innovante

Selon les différentes sources, le taux de survie des startups innovantes à 5 ans est compris entre 35% et 50%. Ce taux remonte à 75% lorsque le projet est accompagné par une structure professionnelle spécialisée (incubateur, accélérateur, SATT par exemple).

Et pour cause ! Il y a de nombreuses façons de planter son projet de startup innovante ; nous allons ici synthétiser notre constat des plus mauvaises pratiques rencontrées, qui mènent à coup sûr vers le non-succès d’un projet.

 

Mauvaise pratique n°1 : Refuser de parler de son idée

« Je suis convaincu que mon idée est géniale, je le sais, il ne faut donc surtout pas que je l’ébruite pour ne pas attirer l’attention de concurrents potentiels ». C’est une posture souvent rencontrée qui soulève en réalité deux problématiques : la conviction et le secret.

 

La conviction

« Je suis convaincu que mon idée est géniale ! ». Très souvent, le porteur de projet explique à son entourage familial et amical le nouveau produit ou service qu’il veut développer, et récolte inévitablement des messages de soutien : l’un trouvant cette idée géniale, l’autre donnant son point de vue tiré de sa propre expérience. Or ces jugements sont bien entendu biaisés puisqu’ils émanent de proches, qui cherchent avant tout à vous encourager. Et d’expérience, ces mêmes personnes, lorsqu’il s’agira d’acheter votre produit ou service, ne seront pas dans votre cible et vous expliqueront pourquoi votre idée est géniale, mais pas pour eux…

La conviction est donc loin d’être suffisante. L’avis de vos proches également.

La première cause d’échec d’une startup innovante est l’absence d’un réel besoin marché.

Il faudra donc, en premier lieu et avant toute démarche visant à créer la solution innovante, valider l’existence d’un besoin sur le marché. Il existe plusieurs techniques pour cela, la meilleure pour nous restant celle des enquêtes terrain par interviews quantitatives et qualitatives, en vous faisant aider par un professionnel du sujet, qui vous permettra d’affiner vos questionnaires, pour obtenir des résultats exploitables, non biaisés qui alimenteront votre pitch deck (persona, carte d’empathie, couple besoin/solution, attributs de la solution, pricing).

La finalité de cette démarche sera de pouvoir démontrer objectivement l’existence d’un besoin marché, en sortant de la conviction (par définition subjective).

 

Le secret

Un sujet très fréquemment évoqué dans le monde des startups innovantes est celui du secret autour de l’idée, par peur de se la faire voter.

Or, il existe au moins deux contre-arguments majeurs :

  • Il est indispensable, avant même de commencer à développer son produit, d’aller se confronter à son marché sur le terrain, pour comprendre la réalité des besoins des futurs utilisateurs.
  • Une idée ne se protège pas. Ce sont les attributs et usages de la solution que vous allez développer qui pourront être protégés. D’ailleurs, si votre idée est bonne, il devrait être normal de trouver plusieurs autres projets qui essayent de résoudre la même problématique que vous. Et c’est bon signe, c’est un indice de l’existence probable d’un marché !

La qualité de l’idée ne fait pas le succès ou l’échec d’un projet entrepreneurial innovant. Tout le monde peut avoir cette bonne idée ; par contre la qualité de l’exécution du projet innovant, ainsi que votre posture entrepreneuriale, vont très fortement déterminer vos chances de succès.

 

Mauvaise pratique n°2 : Sous-estimer le besoin de financement

« Je vais changer le monde avec mon idée géniale, les financeurs publics et privés sont là pour financer son développement, moi je ne peux pas me mettre en danger financièrement ».

Lancer un projet entrepreneurial innovant va consommer des ressources financières, et d’autant plus si votre entreprise propose des solutions de rupture technologiques. De trop nombreux entrepreneurs sous-estiment leurs besoins de financement, ou se font une idée fausse des financements accessibles. Les aides financières publiques sont certes existantes en France, mais elles ne sont pas dues ; elles exigent généralement un travail préparatoire de fond, de répondre à des critères multiples (dont certaines typologies d’activité prioritaires, ou exclues des dispositifs), et prennent du temps à obtenir.

De nombreuses idées reçues gangrènent également le milieu des startups innovantes sur l’accès aux fonds d’investissement. Dans la grande majorité des cas, les fonds d’investissement ne vous suivront qu’une fois que vous aurez franchi sans eux les premières étapes de développement les plus risquées, que vous serez en activité, que vous aurez fait la preuve de perspectives de croissance forte, et donc de gains potentiellement élevés.

Le manque de trésorerie est la seconde cause de défaillance des startups innovantes en France, et au-delà des éléments que nous venons voir, une cause majeure est la sous-estimation chronique des besoins de la société. De nombreux facteurs entrent en jeu pour expliquer cette sous-estimation des besoins, mais notamment le recours encore trop systématique à des projections d’activité dans des documents comptables de comptes de résultats prévisionnels. Notre conseil, concentrez-vous sur votre plan de trésorerie prévisionnel, c’est tout ce qui compte pour se lancer, et le meilleur moyen de voir s’il vous manque des ressources financières.

 

Mauvaise pratique n°3 : Penser que le pilotage du projet suffit

« Je n’ai pas les compétences nécessaires, je vais donc trouver des prestataires et des ressources pour les payer, puis piloter le développement de mon projet innovant ».

Diriger une entreprise et gérer un projet, aussi complexe soit-il, exigent deux postures totalement différentes, c’est pourquoi un entrepreneur ne peut pas de contenter de se placer dans une « tour de contrôle », pilotant des ressources tierces (prestataires, partenaires, free-lance) avec des financements bien souvent publics au démarrage.

Il est indispensable d’être sur le terrain, en prise directe avec la réalité, et de sentir et de comprendre où si situent les besoins des clients, acquérir un maximum de retour d’expérience, et éprouver par soi-même toutes les facettes opérationnelles de son activité.

Pour autant bien entendu, impossible d’être expert dans tous les domaines, il s’agira donc de déterminer avec soin les compétences à maîtriser impérativement et à internaliser (associés, board, salariés) et celles à externaliser.

Une équipe de fondateurs complémentaires en compétences et en expériences est indispensable à la réussite d’une entreprise innovante (une équipe insuffisante ou inadaptée est la 3ème cause de défaillance des startups innovantes).

 

 

Lancer sa startup innovante signifie passer d’une notion de risque à une notion d’incertitude.

Dans un contexte d’entrepreneuriat non innovant plus classique, les paramètres sont généralement maîtrisés (connaissance des coûts d’exploitation et des montants à investir, informations sur la concurrence, statistiques sur la zone de chalandise et la clientèle…), l’entrepreneur évolue donc dans un monde de risques, qu’il peut mesurer, prévoir et anticiper la mise en place de parades.

Dans le contexte plus mouvant de l’entrepreneuriat en innovation, l’arrivée de votre solution innovante sur un marché va bousculer les acteurs qui y sont déjà implantés, et leurs réactions ne sont pas connues. Vous évoluerez donc dans un monde d’incertitudes.

Et le propre de la startup innovante est de naviguer en zone d’incertitude, qu’il faudra sans cesse objectiver pour mesurer les risques, tout en faisant preuve de sérendipité et d’agilité  pour transformer l’incertitude en opportunité à saisir !

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