Qu’est-ce qu’un incubateur de startup ?

En France, il existe plus de 300 structures d’accompagnement dites « incubateur », dédiées à la création et au développement d’entreprises innovantes, les fameuses startups.  Face à une offre complexe, riche et diverse d’accompagnement, le futur créateur d’entreprise doit faire le bon choix en se posant trois questions :

• Quels sont les types d’incubateurs ?
• Comment faire pour intégrer un incubateur ?
• Que gagne-t-on à être accompagné ?

Quels sont les types d’incubateurs ?

Pour accompagner le lancement d’une startup, de plus en plus de structures proposent un service d’incubation. Voici les principaux types d’incubateurs :

• Les incubateurs « Allègre » :

L’apparition des premiers incubateurs en France remonte à la fin des années 1990 sous l’impulsion de Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie. Leur mission consiste à mettre en lien les laboratoires publics avec des entreprises du secteur privé pour assurer un transfert de technologie permettant d’accélérer la mise sur le marché de projets innovants.

• Les incubateurs publics :

Ayant pour but de soutenir l’attractivité et le développement économique d’un territoire, ces incubateurs publics sont soutenus généralement par une Métropole ou une Région. Tout en accompagnant le projet pour assurer sa viabilité économique, l’incubateur demande généralement aux porteurs de projets de créer leur société, et à terme de créer des emplois sur le territoire où se situe l’incubateur.

• Les incubateurs des grandes écoles et parfois d’universités :

Les grandes écoles d’ingénieurs et de commerce ainsi que certaines universités proposent aux étudiants et parfois à leurs alumnis d’intégrer leur incubateur.

• Les incubateurs de grandes entreprises :

Que ce soit pour développer la culture intrapreneuriale de ses salariés, sourcer des projets à forte valeur ajoutée, ou encore détecter des technologies innovantes, certains grands groupes ont lancé leur propre incubateur. Les porteurs de projets les intégrant bénéficient en contrepartie de leurs ressources, de leurs expertises, de leur notoriété, et parfois de financements.

• Les incubateurs privés :

A la différence de l’incubateur public qui va demander une participation financière « symbolique », l’incubateur privé va très souvent prendre une part au capital de la société. Une espérance de rentabilité élevée et sur court terme est généralement attendue.

A savoir : D’autres structures d’accompagnement existent telles que des couveuses, des pépinières d’entreprises, des espaces de coworking, des accélérateurs ou bien encore les Chambres de Commerces et d’Industries. La différence est parfois compliquée à comprendre entre toutes ces structures qui font à la fois de l’hébergement et de l’accompagnement. Néanmoins, chacune accueille les entrepreneurs soit à des étapes d’avancement différentes soit en fonction de son type de projet ou de ses objectifs et besoins.

Par exemple, l’entrepreneur qui veut ouvrir un commerce classique, comme une boulangerie, un restaurant ou un magasin s’adressa plutôt à une CCI.

Un porteur de projet qui en est au stade de l’idée et qui veut la tester sans avoir besoin de créer son entreprise, se tournera vers une couveuse qui a l’avantage de lui fournir un numéro de Siret pour qu’elle émette des factures.

Enfin, l’entrepreneur qui souhaite s’alléger des contraintes administratives liée au lancement de son activité suite à la création de sa société, se dirigera plus facilement vers une pépinière.

L’incubateur accompagne des projets innovants dans les premiers mois de la phase de création dont la finalité est la création d’une startup. Le caractère innovant d’un projet peut être interprété différemment d’un incubateur à l’autre. Certains incubateurs n’accompagneront que des projets avec une rupture technologique, tandis que pour d’autres l’innovation résidera dans un nouvel usage de service. Il faudra se référer directement aux critères de sélection de l’incubateur.

Enfin, l’accélérateur s’adresse aux startups en phase de croissance.

Comment intégrer un incubateur ?

Comprendre le processus de sélection pour optimiser ses chances d’intégration

Un dossier de candidature est à déposer le plus souvent sur le site de l’incubateur. Ce dossier fait office de premier filtre de sélection. Si le projet est retenu, il sera présenté à un Comité de sélection qui va analyser le dossier en profondeur et décider de l’entrée en incubation ou non du projet. Seront notamment vérifiés, la qualité de l’équipe, le caractère innovant du projet (ex : brevet, rupture technologique), sa viabilité, son niveau de maturité, les besoins et motivations du candidat.

Il sera demandé un pitch deck (présentation powerpoint du projet en indiquant le problème rencontré, la solution apportée, l’innovation/barrière à l’entrée, le marché, les concurrents, une roadmap de développement, le business model, les perspectives de chiffres d’affaires, et ses besoins (financement/ accompagnement/ expertise…)), un one pager (document synthétique d’une page résumant le pitch deck), et parfois un Business Plan.

Le porteur de projet pourra être amené à faire un « pitch » devant le Comité de sélection (présentation du projet à l’oral pendant un temps défini, suivi d’un échange de questions/réponses.) Autant s’entrainer autant de fois que possible à pitcher pour être serein et en maîtrise le jour J.

Réaliser un benchmark pour éviter les mauvaises surprises

En fonction des besoins du porteur de projet, et des exigences des incubateurs, il faut faire son choix. Afin de prendre la meilleure décision pour lui, il est conseillé au porteur de projet de faire un benchmark des différentes offres existantes des structures d’accompagnement et de faire le point sur ses besoins. Le porteur peut se baser sur les éléments suivants pour l’aider dans sa prise de décision :

• Définir ses réels besoins : ne pas se sentir seul, ou accéder à un espace de coworking n’est pas la même chose qu’un besoin d’accompagnement à structurer son projet, ou à la levée de fonds. Il faut bien identifier ses besoins pour ensuite cibler les incubateurs capables d’y répondre.
• Proximité géographique de l’incubateur est important
• Incubateur généraliste vs spécialiste : cela dépend si le projet nécessite une expertise et un écosystème spécifiques (ex : santé/Blockchain).
• Les conditions financières : vérifier si les conditions tarifaires (soit un tarif mensuel, soit même un pourcentage de votre capital) sont en phase avec ses ressources financières, et la valeur de l’accompagnement proposé.
• Contraintes de l’incubateur : le porteur de projet bénéficie d’une panoplie de services et d’accompagnement (Partie III). En retour, il doit s’attendre à certaines contraintes. Par exemple, il est peut-être poussé à participer aux événements organisés, ou à utiliser certains outils numériques de l’incubateur. Il doit aussi montrer que son projet avance. Des points réguliers obligatoires sont organisés avec le Startup Manager de l’incubateur pour accompagner le porteur sur ses problématiques et vérifier que le projet avance.

A savoir : Une prise de contact auprès de personnes incubées peut s’avérer utile pour s’assurer de la cohérence entre les informations trouvées sur Internet et la réalité du parcours d’accompagnement proposé par l’incubateur. C’est aussi un signal de motivation et d’intérêt envoyés par le porteur de projets auprès des membres de l’Incubateur.

Que gagne-t-on à être accompagné par un incubateur ?

Le Comité de Sélection ayant validé l’entrée en incubation du projet, ce n’est que le début de l’aventure. Le porteur de projet va pouvoir profiter de plusieurs formes d’accompagnement pendant son incubation.

• Expertise : Un Startup Manager/ Chargé d’Affaires accompagne le porteur de projet avec une implication et une expertise qui est propre à la politique de chaque incubateur. Ainsi certaines structures vont être des relais de mise en relation, tandis que d’autres vont en plus aider l’entrepreneur à créer sa société, structurer son projet, résoudre ses problématiques concrètes, à lever des fonds, à préparer son pitch deck, son plan de trésorerie, son plan de financement, son business plan et étude de marché, ou encore à protéger sa propriété industrielle/intellectuelle.

A noter que le Startup Manager challenge et délivre des conseils au porteur pour qu’il avance par lui-même sur son projet.  Son rôle n’est pas de faire à la place de l’incubé.

• Réseau: Ce lieu d’échanges et de partages avec les autres incubés permet d’être entouré, ce qui est l’une des clés de succès de son projet. En effet, l’entraide entre les incubés, la mise en relation avec des financeurs (publics ou privés), des professionnels (comptable, avocat, bureau d’étude, développeur web ayant l’habitude de traiter avec des startup), la mise en avant du projet lors d’événements et salons professionnels sont des éléments facilitateurs de la conduite du projet.

Aussi, gage de confiance auprès de l’écosystème, l’incubation renforce la crédibilité du projet auprès banques et autres financeurs, des institutionnels, des clients et fournisseurs.

• Formation : Le porteur de projet ne peut pas être compétent dans tous les domaines. Pour combler ses manques des parcours de formation sont proposés par les incubateurs. Il peut s’agir de formation classique pour avoir les bases en comptabilité, ou sur les aspects légaux de la création et gestion d’une entreprise. Des formations plus spécifiques peuvent aussi être délivrées.
• Hébergement et services : L’incubateur peut proposer à un tarif attractif un espace de travail, coworking ou bureau, accès au wifi, et photocopies. D’autres services peuvent être mise à disposition à de tarifs avantageux (Hubspot/ Amazon Web Service/ Solidworks..).

Les structures et les offres d’accompagnement sont très nombreuses, et parfois n’offrent pas le service décrit sur leur site Internet. La meilleure chose à faire est de se rendre compte par soi-même de la qualité de l’accompagnement proposé et de son adéquation avec ses besoins spécifiques.

Comment ?  En s’inscrivant à un évènement organisé par l’incubateur qui est ouvert au public, le porteur de projet qui recherche une structure d’accompagnement se fera ainsi une idée de ce qui l’attend, et pourra échanger avec les membres de l’Incubateur et incubés.

Retrouvez le prochain évènement organisé à The Pool.

Benjamin Ehrlich